Tour of Malopolska, étape 1. UCI 2.2 90e
Tour of Malopolska, étape 1. UCI 2.2 90e

Tour of Malopolska, étape 1. UCI 2.2 90e

Après un long de voyage de seize heures et une nuit à Budapest, nous sommes arrivés à Cracovie jeudi en milieu d’après-midi pour disputer le Tour of Malopolska, le Tour de la Petite Pologne. Trois étapes au programme, par ordre de difficulté croissante, toutes entre 140 et 150 kilomètres. Mais la Malopolska est surtout mal-plate, car dès la première étape, nous avons terminé avec 1300m de dénivelé. Et on en annonce le double le lendemain… Le peloton est fier d’une grosse centaine de concurrents, avec un plateau général assez relevé, et la présence notamment de la continentale professionnelle CCC Sprandi Polkowice. Beaucoup d’équipes continentales également, polonaises mais aussi étrangères : Adria Mobil, Team Stölting, ActiveJet, Kolss ou Cycling Academy, l’équipe U23 montée par Peter Sagan…

Le niveau est assez homogène et le départ plutôt rapide, mais pas non plus insoutenable. De mon côté, les sensations sont tout à fait particulières, et j’ai du mal à savoir si je me sens bien ou pas. Quoi qu’il en soit, même en souffrant pas mal, je suis capable d’être présent dans les offensives à peu près n’importe quand sur le début de course. Celui-ci est assez débridé, avant qu’une échappée de trois coureurs ne se forme peu après le kilomètre 20, initiée par notre ukrainien Artem Topchanyuk. Malheureusement pour lui, le seul GPM de l’étape était déjà franchi. Celle-ci prend rapidement une minute d’avance, mais derrière, les offensives ne cessent pas pour autant, notamment sous l’initiative de Kolss et CCC, qui ont pourtant toutes les deux la moitié du peloton sur le porte-bagage. Je suis les vagues et me retrouve fréquemment dans des embryons de groupes, qui avortent toujours aussi rapidement qu’ils se forment. Les jambes semblent être plutôt bonnes, et je suis pleinement acteur de la course en protection d’Artem, dont l’avance croît progressivement.

L'échappée d'Artem progresse à trois, puis cinq coureurs
L’échappée d’Artem progresse à trois, puis cinq coureurs

Aux alentours du 70e kilomètre, les offensives finissent par cesser et l’échappée prend soudainement du champ. Trois, quatre, cinq minutes d’avance à 50 kilomètres de l’arrivée. Je crois alors qu’elle a de grandes chances de se disputer la victoire, mais c’est sans compter sur le travail des équipes de sprinter, Kolss et Adria Mobil pour Vitaly Buts et Marko Kump. Avec les courses de classes 2, le scénario oscille toujours entre schéma amateur et schéma professionnel. Je m’applique à rester bien placé, mais toutes les équipes restent groupées et solidaires, et il devient vite difficile de se faire sa place quand on n’est que quatre au départ et que l’un d’entre nous est dans l’échappée ! A l’entrée du circuit final, les routes se rétrécissent et le placement prend tout son sens, d’autant plus que le rythme reste soutenu sans plus de temps faible. A 25 kilomètres de l’arrivée environ, le vent de côté sur une route dégagée étire fortement le peloton. Au moment où je me jette dans la roue d’Andrei Nechita qui me remonte dans le vent, mes jambes s’engorgent brutalement d’acide lactique et je me vois contraint de retourner dans la ficelle. Je n’en récupère pas, et je suis le premier surpris de devoir décrocher le peloton un peu plus loin, dans une petite remontée, pour me retrouver dans un gruppetto d’une trentaine de lâchés.

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J’aurais certainement pu basculer, peut-être même rallier l’arrivée dans le même temps malgré tout, mais je me suis plutôt concentré à tourner les jambes et à bien récupérer, car il me semble être ressorti fatigué du week-end en Ukraine et des jours précédents. A deux reprises, nous rejoignons le peloton stoppé au passage à niveau, mais les commissaires nous font toujours repartir avec notre retard. Nous terminons à notre main, à trois minutes trente du vainqueur Marko Kump. A l’avant, Artem Topchanyuk qui a distancé en solitaire ses quatre compagnons d’échappée ne s’est fait reprendre qu’à quatre kilomètres de l’arrivée malheureusement. Andrei Nechita s’empare de la douzième place de l’étape, bien emmené par notre quatrième pion, le hongrois Abel Kenyeres. Les jambes seront certainement meilleures demain en ce qui me concerne.