Tour du Chablais, étape 1. Elite Nationale 95e
Tour du Chablais, étape 1. Elite Nationale 95e

Tour du Chablais, étape 1. Elite Nationale 95e

Après 5 jours de repos complet, j’ai repris l’entraînement samedi dernier, et j’ai effectué un bon bloc de foncier sur le début de semaine, pour poser les premières fondations de mon été de haut-niveau. Je reviens donc à la compétition assez tôt sur le Tour du Chablais, sans ambition de résultat mais avec l’objectif de travailler à haute intensité, pour aborder compétitif le Rhône-Alpes Isère Tour, qui sera la semaine prochaine ma dernière compétition en France. Ces deux échéances seront surtout des épreuves de préparation, mais si je suis en mesure d’obtenir un résultat à l’occasion de l’une des deux courses, je ne m’en priverai pas pour autant.

Cette année, le Tour du Chablais – Léman – Portes du Soleil se court en trois étapes sur un week-end complet : une étape en ligne de 144 kilomètres le samedi entre Thonon et Evian, un contre-la-montre de 12,5km entre Abondance et Châtel le dimanche matin et enfin une dernière étape en ligne de 125km le dimanche après-midi autour de la station de Châtel. L’entrée en matière reste ouverte à un peu tout le monde, avec une grande boucle le long du léman, mais la seconde partie de l’étape inaugurale fait déjà la part belle aux montagnes du nord de la haute-savoie, puisque quatre GPM sont à enchaîner dans les 80 derniers kilomètres. Je prends le départ avec l’objectif de me mêler aux offensives de la première heure et pourquoi pas tenter d’attaquer les cols avec un peu d’avance. Le vent souffle de dos et le peloton roule très vite dès le départ. Deux coureurs, Romain Faussurier mon coéquipier et Quentin Charles parviennent à prendre une vingtaine de secondes d’avance et à rester en tête une petite vingtaine de kilomètres mais derrière, le rythme est trop élevé pour que les offensives prennent du champ. Je me sens bien, et j’ai du flair puisque j’intègre l’échappée qui sera la première à creuser un véritable écart, et qui restera même à l’avant jusqu’à l’arrivée, mais très vite, un coureur laisse un trou et pendant que les 6-7 premiers coureurs s’en vont, nous sommes piégés avec Sylvain Georges, Julien Liponne, Cédric Gaoua et un aixois. De mon côté, je me suis mis dans le rouge pour prendre le coup et je suis bien content de simplement pouvoir tenir les roues pendant que l’ancien pro d’AG2R essaie de boucher le trou tout seul. Non seulement on ne parviendra pas à revenir sur le groupe qui s’entend bien devant, mais le peloton revient finalement quelques kilomètres plus loin alors que je suis encore complètement dans le rouge.

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Ma présence à la naissance de la bonne échappée m’aura été fatale

Pendant les 20 kilomètres qui suivent, je vis un véritable calvaire et je m’arrache pour conserver les roues d’un peloton toujours secoué par de violentes attaques. De loin, j’observe que quelques grappes parviennent enfin à sortir à la faveur d’un ralentissement, ralentissement qui me permet de me replacer et immédiatement d’intégrer l’une de ces vagues qui s’échappent. Mais le timing est trop court pour avoir récupéré et au bout de quelques hectomètres, je choisis de m’écarter pour ne pas me faire sauter le moteur une seconde fois. Ce contre parviendra à rester lui aussi à l’avant quasiment toute la course : derrière le peloton se résigne et les quelques costauds piégés perdent leur sang-froid. Lorsqu’on atteint le pied des montagnes, après une bonne heure et demie de course, j’ai déjà épuisé toutes mes cartouches et je choisis de me relever car je peine à soutenir les à-coups du peloton. Je poursuis ainsi seul à mon rythme pendant près de 30 kilomètres, avant de reprendre un coureur d’Aubenas qui restera vissé dans ma roue jusqu’à l’arrivée sans me prendre un relais. Les quelques coureurs qui naviguaient derrière moi abandonnent tous, à l’exception de Théo Guillaume qui me rejoint à une trentaine de kilomètres de l’arrivée pour me partager enfin quelques relais. Je termine dernier de l’étape en m’étant réservé pour le lendemain après avoir tapé dans de très hautes intensités cardiaques en début de course. Le résultat m’importe assez peu, je suis surtout au départ pour travailler le rythme… Car j’en manque encore cruellement, et mon corps ne supporte pas d’aussi violents efforts ! Demain, cependant, il faudra se lever tôt pour prendre le départ du contre-la-montre avant tout le monde…

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Je termine à l’économie après un début de course intense