Pourquoi je vais mettre un terme à ma carrière de haut-niveau
Pourquoi je vais mettre un terme à ma carrière de haut-niveau

Pourquoi je vais mettre un terme à ma carrière de haut-niveau

Pourquoi je vais mettre un terme à ma carrière de haut-niveau

Je sais que je vais surprendre un certain nombre de gens avec cette annonce. Mais ceux qui me connaissent vraiment ne seront probablement pas étonnés, car cette décision est prise depuis plus d’un an déjà. En effet, je vais mettre un terme à mon parcours de haut-niveau au cours de ce mois d’août. Pourquoi ? Je ne suis pas malade, je ne suis pas blessé, je ne déprime pas, je suis même sans doute dans ma meilleure condition physique : aucune raison particulière ne me pousse à stopper ce parcours ascendant. Cependant, ce raisonnement est faux : les seules raisons nécessaires sont celles de continuer. Et le fait est que le sport de haut-niveau n’a plus grand-chose de neuf à m’apporter aujourd’hui.

J’aimerais passer un message à tous les jeunes, ou les moins jeunes, amoureux du cyclisme, qui rêvent de nourrir un jour une carrière professionnelle. Le cyclisme est un sport magnifique. Le haut-niveau est une expérience inestimable. J’ai la conviction qu’il est accessible à presque tout le monde, plus ou moins facilement certes, grâce à une énergie formidable qui se nomme la volonté. Mais le professionnalisme est une contrainte avant d’être une chance, et il faut en prendre conscience. Il s’agit du sacrifice d’une existence. Moi aussi, j’ai nourri ce rêve, lorsque tout petit, je me suis découvert une fascination pour ce sport. Je suis même parvenu en partie à le réaliser, et peut-être d’ailleurs que j’aurais pu pousser ce rêve encore un peu plus loin, en profitant de mon départ au Japon pour découvrir l’Asia Tour et vivre de ma passion. Mais aujourd’hui, je choisis de refuser cette alternative, et je suis conscient qu’il s’agit d’un luxe.

C’est parce que je savais qu’il y avait une échéance, un lendemain, que je suis parvenu à consentir à tous ces sacrifices, à atteindre le niveau qui est le mien aujourd’hui, et à m’offrir toutes ces expériences hors normes, malgré des capacités physiques tout à fait ordinaires. Je ne suis pas un surdoué, et il faut bien se représenter que cette vie présente une contrepartie : depuis mes 17 ans, je roule plus de 20 000 kilomètres chaque année. C’est un choix, et je prends toujours autant de plaisir à pratiquer mon sport. Mais j’ai toujours estimé dans le même temps que le sport ne méritait pas que l’on y sacrifie une existence entière. Il s’agit d’un moyen formidable mais d’une fin médiocre : la quête de la performance est une escalade éternelle, si l’on n’y met pas un terme soi-même. Le jour où l’on n’en n’a plus besoin.

Cela ne signifie pas pour autant que je vais raccrocher le vélo au clou, ni que je ne ferai plus jamais de compétition. Cela signifie simplement que le vélo va changer de rôle dans mon quotidien : la performance ne m’intéresse plus. Autrement dit, je ne vais plus utiliser le vélo que comme un moyen, ce qu’il est à l’origine d’ailleurs, un simple moyen de transport. Transport du corps, bien évidemment, mais aussi de l’esprit.

Quels sont mes projets à présent

Il ne faut pas croire qu’il ne s’agit que d’une fin, et donc par conséquent, que celle-ci va s’accomplir d’elle-même sans le moindre effort : il s’agit surtout d’un commencement, ou d’un recommencement, celui d’une vie normale, qu’il va me falloir apprendre à mener, et après six ans d’une existence extrême, cet apprentissage ne sera pas forcément aisé. Après m’être dirigé au plus profond de moi-même, je veux remonter à la surface, et me tourner désormais vers les autres. Il s’agit donc aussi du point de départ de nouvelles conquêtes : celle du monde, d’abord, que j’ai commencé avec un peu d’avance avec l’Europe de l’Est et que je vais poursuivre à partir du 12 septembre prochain en Asie – et sur laquelle je reviendrai plus en détail dans un prochain billet. Celle de la littérature, ensuite, puisque depuis petit, mon véritable rêve n’est pas de devenir coureur cycliste professionnel, mais romancier. Dans le fond, ce ne sont rien que d’autres objectifs, qui vont simplement demander un effort un peu différent…

Ce blog ne va pas disparaître, bien au contraire. Il va simplement continuer à prendre petit à petit son indépendance ! J’en profite pour remercier tous ceux qui m’adressent leur soutien et leurs compliments que ce soit par mail, sur les réseaux sociaux ou de vive voix sur les courses – c’est toujours un plaisir ! Je n’oublie pas non plus tous les invisibles et tous les anonymes, qu’ils soient réguliers ou de passage : je réponds à tout le monde et le débat est l’une des essences de ce site, alors n’hésitez pas à réagir !

Au terme de ce parcours, je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont apporté leur soutien et qui l’ont rendu non seulement possible, mais plaisant. Je pense en particulier à Frederick Moinard et Martial Frappier, à Alain et Ludovic Guillet, à Vincent Garin, Loic Varnet et Vincent Terrier, à Florent Horeau, autant de rencontres qui ont marqué d’une manière ou d’une autre mon parcours de sportif. Je n’oublie pas bien évidement mes amis, et surtout ma maman, qui m’a accompagné dans l’ombre depuis le début jusqu’à aujourd’hui, quelles qu’en soient les circonstances.

16 Comments

  1. clement

    Je n’ai jamais commenté un seul de tes articles jusqu’a maintenant et il me semble que c’est le moment ou jamais.

    Je me presente deja ,j’ai 17 ans , je fais du cyclisme depuis 4 ans maintenant mais j’ai jamais eu l’impression de pratiquer le même sport que toi , je m’explique:
    Je suis ton blog depuis que j’ai commencé (et meme avant) . Lire tes resumés de courses me faisait en quelques sortes rêver . C’est vrai , j’ai toujours été de ceux qui s’accrochent , qui se battent pour une 56ème place au Gp de Petaouchnok. Je n’avais pas les moyens de jouer un veritable rôle sur la course,pouvoir faire autre chose que de trainer en queue de paquet . Avec ton blog , je voyais alors les possibilités tactique et toutes ces choses qui font que la course n’est pas toujours gagné par le plus fort physiquement.J’ai rêver des sensations que tu decrivais pour ta victoire a St romain de popey ( en cadet ? ) .J’ai aimé ce sport comme j’ai detesté etre aussi impuissant et me rendre compte qu’une victoire ne sera plus abordables meme sur des 3eme categorie vu le niveau de la région rhone alpes.C’est d’ailleurs pour ca que “comme toi” j’arrete la competition ,apres ce week-end , sans avoir pu embrasser le haut niveau que tu décris mais non sans avoir encaisser les sacrifices .
    Pour résumer ce pavé , MERCI d’avoir partagé ton experience avec nous , j’espere que tu t’épanouiras autant dans ta “nouvelle vie ” que dans l’ancienne et meme plus.

    Signé,le 69eme des championnats R-A de Mably , lorsque tu etais sacré champion dans la catégorie du dessus.

  2. sisbos

    Salut Clément,

    Tu ne dois pas partir fâché avec le vélo. Je n’ai pas de mal à me mettre à ta place : il m’a fallu un an pour tenir le peloton, encore un an pour rentrer dans le top 10, et encore un an pour gagner… J’ai toujours eu moi-même le sentiment d’être moins doué que les autres, et j’ai toujours compensé par l’entraînement. A l’exception des meilleurs, on a sans doute tous ce sentiment-là. La semaine de ma victoire à Mably, j’avais roulé 1000 kilomètres, avec trois biquotidiens d’affilée. Les gens ne savent pas ça, et ne savent pas non plus qu’à ma première année de compétition, je n’avais même pas été sélectionné pour participer à ces championnats (et que l’année suivante, je ne les avais pas terminés). A mes yeux, mon parcours est la preuve qu’on peut gagner une course, peu importe qui on est, même si ça n’a pas le même prix pour tout le monde. Et si on peut en gagner une, on peut en gagner deux…

  3. Un fan

    Bonjour Clément,

    Je ne vois pas qui tu peut-être (pas trouvé de 69ème qui s’appelle Clément dans le classement cadet de Mably en 2012) mais cela ne m’importe peu. On a certainement dû se croiser et courir ensemble sachant que j’ai le même âge que toi et que je cours aussi en Rhône Alpes.
    Juste pour te dire qu’il ne faut pas baisser les bras, et comme le dis si bien Tom ne pas partir fâcher avec le vélo. Dans ce même classement on retrouve 85ème Eddy Fine à 15 minutes et Victor Lafay 88ème. Aujourd’hui l’un est champion de France de cyclo-cross, l’autre a gagné le Tour du Valromey et ce trouve au CCF. Tout ça pour conclure qu’à 17 ans il est à mon sens trop tôt pour tirer des conclusions. Tom quitte le cyclisme sans regrets, il a été au bout de lui même, toi il est possible qu’à 17 ans tu es plus tard des regrets de ne pas avoir persévérer, au moins 2 ou 3 année. Certains coureurs ont une progression tardive, ou sont désavantager par leur physique. Il n’est pas trop tard pour espérer gagner une course, même qu’en 3ème catégorie, une victoire reste une victoire, cela te permettrait de partir avec un sentiment de réussite. On entend beaucoup d’anciens dire “Ah, si j’avais mes jambes de 20 ans” ect… Eux doivent certainement avoir des regrets, ou plutôt n’avaient-ils pas le choix à l’époque où beaucoup de jeunes travaillaient dès 16 ans. Pense à cela 🙂
    Et petit message pour Tom : bravo pour tout ce que tu as fait et pour t’être donné les moyens d’en arriver là, même si à mon sens tu aurais pu encore viser plus haut si tu avais grillé un peu moins de cartouches en junior (Cf : les 21 500km), mais cela reste un avis personnel, je ne me lance pas dans le débat de savoir combien de kilomètres on doit faire en junior, cela dépend de chacun.

    Bonne continuation à tous les deux !

  4. sisbos

    Merci Corentin,

    Croire qu’on grille des cartouches parce qu’on s’entraîne est une croyance franco-française qui a la peau dure. Le corps humain ne s’use pas comme ça, au contraire. Si j’avais moins roulé, j’aurais simplement moins marché en junior, sachant que c’est l’année qui m’a ouvert toutes les portes. Je ne vois pas en quoi ça m’aurait aidé à viser plus haut.

    Bon rétablissement !

  5. truc

    Le haut-niveau est une expérience inestimable. J’ai la conviction qu’il est accessible à presque tout le monde, plus ou moins facilement certes, grâce à une énergie formidable qui se nomme la volonté.

    Tu vis dans un autre monde.
    Tu crois que tu pourrais intégrer polytechnique, HEC ou l’ena par la seule volonté ? Etre joueur de rugby avec ton corps tout frèle ? Devenir député ? Peindre ? Etre acteur qui vit de son métier…
    Quel que soit la filière, le haut niveau demande du talent et du travail.
    Sans talent, prédisposition, avec l’amour et la volonté, tu serais FFC3 comme bcp d’autres.
    Comme tu n’as pas le talents pour être contador ou nibali.

    C’est la vie.

    Mais dire que l’on peut accéder au haut niveau seulement avec le travail est insultant pour ceux qui n’ont pas de talent ou de facilité inné et qui ne pourront jamais y arriver.

    1. sisbos

      En réalité, ce n’est qu’une question d’approche philosophique. Ton cynique “c’est la vie” en est la preuve. Si telle est ta perception de la vie, effectivement, tu le résumes bien : je vis dans un autre monde. Ou plutôt, de mon point de vue, tu vis dans un autre monde.

      Développer mon point de vue dans sa totalité serait beaucoup trop complexe, alors je vais simplement résumer la situation par l’absurde : tu vis dans un monde où le talent précède le travail, tu vis donc dans un monde où la nature précède la culture, tu vis dans un monde où la culture n’existe pas, tu vis donc dans un monde immobile. En d’autres termes, tu ne vis pas. On peut pousser le raisonnement encore plus loin : si la nature précède la culture, alors le sport de haut-niveau est absurde, puisqu’on tombe toujours sur quelqu’un de plus fort que soi. Seule la personne la plus douée pourrait alors se targuer du “haut-niveau”. Ce ne serait donc plus du sport, puisque en d’autres termes, le concept de victoire et de défaite n’existerait pas. C’est sommairement ce qui se trouve au bout de ton raisonnement.

      Heureusement que tu as tord ! La réponse se trouve dans le concept même de sport : si la fatalité que tu décris existait vraiment, il ne t’intéresserait pas. Pour reformuler, le fait que tu désires le haut niveau est la preuve que tu es capable de l’atteindre. L’amour, le travail, tout ça, c’est cliché, hein ? Le destin aussi. Par essence, les possibilités ne sont pas égales et je le dis bien, mais elles existent pour tout le monde. Par conséquent, le haut niveau vaut-il le coup pour tout le monde ? Peut-être pas, d’ailleurs, tu remarqueras que j’ai choisi de stopper mon parcours à 21 ans. Mais tu peux aussi retourner le constat en te disant qu’à 21 ans, je suis parvenu à vivre grâce à mon sport, et que je tourne la page en y ayant accompli tous mes objectifs. A la naissance, je faisais pourtant partie des étrangers. La seule chose face à laquelle on naît égaux, c’est bien face à l’inaccompli.

      Pour résumer en une phrase si je t’ai perdu : le haut-niveau est un concept individuel, pas collectif, et heureusement. Ce que permet le haut-niveau, c’est l’exploration personnelle avant d’être la réussite sociale. Mais trop de gens pensent que la réussite de leur existence dépend de l’échec de celle des autres. C’est ici que ce trouve la différence entre le sport et la vie, et c’est ici que tu as tord en particulier.

      J’en profite pour encourager tous les lecteurs qui sont en désaccords à exprimer leur point de vue, même si je préfère quand ce n’est pas sous couvert d’anonymat. Le débat est l’une des raisons d’être de ce site et j’assumerai toujours mes propos.

  6. Romain

    Bonjour Tom,

    Je suis un modeste cyclsopsortif de Normandie sans prétetion qui réfléchit beaucoup sur la façon de concevoir la façon de pratiquer ce sport, qui est une passion, mais qui ne peux pas et ne dois pas faire oublier le reste (les enfants surtout).

    Je t’ai découvert il y a un mois, quand j’ai reçu un mail de Strava qui m’annonçait, chose attroce, qu’un monstre cruel m’avait “volé” mon KOM à Domme en Dordogne. Pressé de voir qui je devais affronter en duel pour sauver mon honneur, j’ai regardé un peu tes sorties et ton profil. J’ai vite vu que nous n’étions pas dans la même catégorie cycliste, et que ma deuxième place derrière toi était plus un honneur qu’un affront, mais surtout, j’ai découvert une conception lucide du vélo, et tes doutes ont éclairés certaines de mes propres interrogations!

    J’aime la compétiton mais plus encore celle contre soi-même: la progression! j’aime sentir mon corps souffir et pouvoir constater que j’en récolte les fruits, mais je ne comprends pas que certains qui ont pourtant un niveau aussi médiocre que le miens , sacrifient tout ou presque pour au final aucun résultat. C’est un échappatoire, une fuite en avant, mais désorganisée sans but et sans résultats.

    Tu as raison de dire que le travail peut permettre de compenser ce que la nature ne nous a pas généreusement offert, et que ceci se fait au détriment de beaucoup de chose du fait du temps nécessaire à y consacrer. Et c’est là que je pense ta “rencontre virtuelle” m’a apporté beaucoup. Elle m’a permis d’assumer le fait que des chosessont plus importante que celà et qu’il ne faut pas se détourner de l’essentiel : transmettre et profiter. Et encore, je n’ai pas d’efforts particulier à faire du point de vu alimentation, mais voir les sacrifices de certains pour faire des courses de village en D3 me rend parfois mal à l’aise au vu de leurs résultats. Je comprends quand certains te trouve atypique et te critiques, mais je pense que c’est surtout eux qui font fausse route et ne se pose pas les bonnes questions : qu’est ce qu’il cherche à fuir ou quelle revanche il cherche à prendre à travers la reconnaissance de la compétation cycliste.

    Donc je voulais te remercier d’abord pour l’éclairage que tu m’as apporté et t’encourager ensuite pour ta nouvelle vie! Dans le hall de la mairie d’enfance, il y avait cette citation de Jaurés : “le courage c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel”. Ta décision t’honneur, et quoi qu’il arrive ensuite, elle aura fait de toi un homme qui mérite le respect.
    Si tu passes un jour en Normandie, je serais ravi de t’accceuillir et de partager avec toi des sorties et des débats autour d’un repas. Et je suis président d’un petit club d’amis sans aucune prétention, mais si tu veux simplement prendre une licence et partager quelques week-end autour du vélo, on sera plus que ravi de t’acceuillir.

    A bientôt j’espère

    1. sisbos

      Bonjour Romain,

      C’est amusant de voir de quelle manière les chemins se croisent parfois.

      Je pense que le sport prend tout son intérêt à l’adolescence, parce qu’il s’agit d’un excellent moyen, et pas trop dangereux, de se pousser à bout. Mais j’ai aussi rencontré certaines personnes que le sport, et le sport seul, suffit à rendre heureux. Je ne suis donc pas placé suffisamment haut pour pouvoir dire ce qui est raisonnable et ce qui ne l’est pas.

      Je ne connaissais pas cette phrase de Jaurès, mais je la comprends. Aller à l’idéal, c’est presque oxymorique puisque l’idéal est par définition inaccessible. C’est une façon de dire que l’illusion est sans doute le meilleur moteur de l’homme. En cherchant à accomplir un idéal, on finit par modifier la réalité comme simple corollaire.

      Mon père et mes trois frères sont normands, ils sont au nord d’Alençon. Je t’y croiserais avec plaisir.

  7. Quelques questions

    Bonjour Tom,
    Je tenais tout de même à te féliciter pour ton parcours. Je suis ton blog depuis la fin de l’année dernière (exactement depuis le jour où l’article de ton futur passage chez Tusnad est paru sur Directvelo). Il me semble important de me situer vis à vis de toi. Je suis Junior également (j’ai lu les commentaires précédents et j’en ai reconnu les 2 auteurs qui courrent dans la même catégorie que moi, ils me reconnaitront surement aussi d’ailleurs car il m’arrive de discuter à ton sujet régulièrement avec eux, et l’un d entre eux, Clément, plus particulièrement.) et cours à un niveau régional “honorable”. Avec moins de la moitié du nombre de kilomètre que tu avais accompli pour ta première annee Junior, je dois t avouer qu’au tout début, je me suis fait la même réflexion que Corentin, à savoir (si on simplifie) : “Le mec fait 20000km/an en Junior, il s’est cramé la gueule alors qu’il avait un énorme potentiel”. En effet, maintenant, apres mure réflexion, je suis tout à fait d’accord avec ton point de vue, qui n’a rien d’illogique, bien au contraire. Cette petite introduction me parait assez importante au vue de la suite, car je vais là aussi parlé de mon point de vue par rapport au tien, et cette fois ci, on est sur la même longueur d’ondes depuis le début.
    Le fait de passer “Professionnel”, dans une equipe Continentale est un rêve (voire un objectif, bien que cela puisse paraitre prétentieux, au vue de ton commentaire sur le “potentiel”, je pense que tu pourras le comprendre.) pour moi, et si j’en ai un jour l’opportunité, je le ferai, c’est sur. Allier voyages, découverte de cultures diverses et multiples et pratique cycliste est pour moi le sommet du plaisir que peut nous procurer notre sport. C’est pour ça que je t’admire d’un certain côté; tu prends des risques, tu découvres de nouvelles choses, et ça, c’est top.
    Cependant, à ta place, j’aurais tenté l’aventure sur l’Asia Tour, (en envoyant des CV ?) du côté d’une equipe Japonaise, étant donné qu’il en existe au moins 6 au niveau Continental me semble-t-il. Je voulais donc savoir : • Pourquoi tu n’as pas souhaité poursuivre sur l’Asia Tour, bien que je respecte tout a fait ta décision, mais aussi quel est le niveau ou les “choses” (piston, maitrise de la langue…) pour rentrer dans une equipe Continentale comme Tusnad ou n’importe quelle autre et si l’opportunité venait à se présenter, si il fallait vraiment la saisir, étant donné que je partage exactement la même idée du velo/voyage que toi.
    Désolé de la longueur de mon texte ainsi que de la médiocrité de ce dernier, étant donné l’heure tardive je commence a fatiguer, mais si je poste pas ce commentaire maintenant je ne le ferai jamais…et un grand Merci pour ta réponse qui, j’en suis sur, m’éclairera. Bonne route !

    1. sisbos

      Salut Edouard,

      Ca fait donc trois questions, je vais répondre dans le sens inverse :

      Si ce genre d’aventures te fait envie, bien sûr qu’il faut saisir les occasions qui se présentent, mais le mieux, c’est encore de se les créer soi-même. C’est ce que j’avais entrepris avec le projet du Japon, à l’origine.

      A moins que ton oncle soit un ancien pro Ouzbek, je ne vois pas comment “le piston” pourrait t’aider à démarcher une équipe continentale étrangère. Tu as sans doute remarqué que les expatriés français sont très peu nombreux. Ce n’est pas tant parce que c’est difficile, mais parce que peu de monde se lance vraiment dans cette direction. L’immense majorité des coureurs est prêt à sacrifier cinq années de sa vie pour passer pro chez Auber93, mais préfère arrêter que d’envoyer un CV à Tusnad Cycling. C’est triste, mais c’est comme ça, et tant mieux pour toi.

      Il faut faire attention toutefois, je n’ai pas été engagé pour me faire balader en Europe mais pour marquer des points et marcher sur des objectifs très précis dans un rôle défini. Ca reste la réalité de la quasi totalité du cyclisme continental. Il faut être très rigoureux, avoir un mental solide en période de compétition, et passer une vingtaine d’heures hebdomadaires sur un vélo. Rajoute à cela une L3 à l’université et le projet d’un roman. Dans ces conditions, l’escalade du haut-niveau ne me mènera pas beaucoup plus loin. Vu mon CV sportif européen et ma maîtrise des langues, j’aurais pu trouver une équipe continentale sans trop de problèmes (9 enregistrées cette année), mais c’est un simple choix rationnel. En tout cas c’est une situation intéressante et j’ai prévu d’y consacrer un billet, ça peut être une discussion intéressante.

      Si tu as des questions je suis à ta dispo, mais quoi qu’il en soit je t’encourage dans cette voie.

        1. Kedves Attila!A felvázolt problémák túl összetettek, az ideális megoldás megtalálásához további információkra van szükség, melyeket e-mailben célszerű tisztázni.Hamarosan jemlltkezel.Üdvöznettel,Káleai József

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