Japan Pro Tour #2 : Ibukiyama Hill Climb 35e
Japan Pro Tour #2 : Ibukiyama Hill Climb 35e

Japan Pro Tour #2 : Ibukiyama Hill Climb 35e

J’ai repris la compétition sur la deuxième manche de la Japan Pro Tour, fil rouge du calendrier de l’équipe et du cyclisme japonais. La première épreuve, qui s’est disputée au mois de mars à Utsunomiya sous la forme d’un tournoi de critérium, a permis à l’équipe d’aborder cette manche avec la 6e place du classement par équipes, grâce aux 11e et 19e places de nos deux sprinters Jayson Valade et Takayuki Mizuno. Cette seconde épreuve était elle aussi un peu particulière, car elle se disputait sur une distance de 15 kilomètres… sur les pentes du Mont Ibuki, à une cinquantaine de kilomètres de Nagoya (14,9km à 6,8%). Après une telle coupure avec le haut-niveau (8 mois) puis un long voyage en Océanie, je ne m’attendais pas à un miracle, mais une bonne semaine d’entraînement avec l’équipe m’avait malgré tout surpris quant à mon niveau de performance, proche des autres années à la même période. Le barème étant concentré sur les 20 premiers, distribuant le même nombre de points à partir de la 21e place, j’en ai donc fait mon objectif, à priori dans mes cordes à la condition d’être une quinzaine de watts de mieux que sur la semaine d’entraînement.

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Gérer ce type de course est toujours particulier : sur un effort prévu entre quarante et quarante-cinq minutes, il faut être très exigeant sur le protocole d’avant-course et notamment sur le réveil musculaire, l’hydratation, l’alimentation, l’échauffement… Comme j’essaie de l’apprendre à nos jeunes coureurs japonais, qui n’hésitent pas à manger une viennoiserie à une heure et demie du départ, ou bien à se présenter une heure avant le lever du drapeau sur la ligne pour être sûr d’avoir une bonne position… Rien de tout cela ne part d’une mauvaise intention, mais les coursiers japonais n’ont pas tous la culture du vélo que nous avons. En ce qui me concerne, avec un départ à 13h30, j’ai opté pour un seul petit déjeuner autour de 9h, le déplacement d’une quarantaine de kilomètres de l’hôtel à la course à vélo au cours du quel j’ai absorbé un gel énergétique, puis un second durant l’échauffement d’une vingtaine de minutes avec quelques efforts. Enfin, je me suis présenté sur la ligne de départ une vingtaine de minutes en avance, même si j’ai un peu été gêné par le retard de 30 minutes, comme tout le monde.

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Je m’attendais à un départ très rapide, avec une montée au seuil d’entrée et un écrémage très rapide. Pas de surprise, c’est ce qui s’est passé et je me suis concentré à gérer sagement ces 5 premières minutes, où l’on est toujours capable de dépasser son seuil sans se sentir en difficulté. Je me suis retourné une première fois après un kilomètre, pour constater que nous étions encore nombreux, puis une seconde fois aux alentours des 3 kilomètres, après une portion sélective, où nous n’étions déjà plus qu’un gros tiers des 120 partants. A la fin du quatrième kilomètre, qui clôturait une première partie raide (8-9%), nous sommes arrivés sur un premier replat (2-3%), mais le rythme n’est pas redescendu. Alors que le peloton était resté plutôt groupé, une attaque d’un espagnol de Matrix, puis une autre du vainqueur sortant, l’ancien coureur du Team Cervélo Oscar Pujol ont propulsé un premier groupe de 6 coureurs à l’avant. Loic Desriac, puis Maxime Martin, nos deux leaders, sont ressortis en contre avec l’appui d’un troisième coureur. Pour ma part, un temps remonté dans les 10 premiers au début du replat, j’ai reculé dans un premier soubresaut de la pente, puis j’ai craqué lorsque nous avons buté dans le raidard du 7e kilomètre, faute de récupération. Derrière les 9 coureurs en tête, il ne restait plus à ce moment qu’une vingtaine de coureurs dans le peloton.

Puisque nous avons avalé le replat très vite, grâce à l’effet de l’aspiration, nous avons repoussé les grappes de coureurs distancés assez loin, et je me suis donc retrouvé seul à buter dans le vent derrière les lâchés suivants, un peu trop loin pour moi qui cherchais mon second souffle. Pendant deux kilomètres, j’ai eu besoin de récupérer, et j’ai perdu beaucoup de temps. Plusieurs coureurs ont commencé à me doubler de l’arrière au bout d’un certain temps, puis j’ai finalement réussi à m’accrocher à la roue à l’un d’entre eux qui montait bien. On m’a annoncé deux minutes de retard à ce moment là. Dans un premier temps, je ne parvenais pas à lui prendre le moindre relais, profitant de l’aspiration face au vent de face de plus en plus puissant à l’approche du sommet, puis j’ai fini par réussir à passer une fois ou deux. Pour la première fois, j’ai redoublé deux ou trois coureurs. Lorsqu’on est arrivés dans les pourcentages les plus raides sur le sommet, notre petit groupe s’est rapproché tout près d’une grappe étirée comprenant une quinzaine de coureurs, mais lorsque ceux qui m’accompagnaient ont haussé le rythme pour aller les chercher, j’ai concédé mètre après mètre. J’ai profité de mon punch pour remonter deux d’entre eux dans les derniers mètres mais je suis aller buter à quelques secondes d’une bonne grappe qui me précédait.

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J’en ai terminé à la 35e place à 3’34 du vainqueur espagnol Benjamin Prades Reverte du Team Ukyo, qui a couvert les 14,9km à 6,8% à 21,38km/h de moyenne, contre 19,71km/h pour ma part. C’est à peu près mon niveau de performance habituel, surtout compte-tenu du vent de face, je ne suis donc pas déçu, plutôt rassuré pour les échéances à venir car lorsque je serai sur mon terrain, je me situerai bien plus proche des meilleurs. Pour l’équipe, Loic Desriac et Maxime Martin terminent respectivement 13e et 15e, assurant des points pour l’équipe, qui nous permettent de confirmer notre 6e place et premier club amateur au classement général. Les autres coureurs finissent plus loin, nous n’avions pas de spécialiste à l’exception de Maxime. La manche suivante aura lieu dès ce week-end à Shirahama, à 2h de voiture au sud d’Osaka (et donc très très loin de Tokyo !). Elle sera à suivre en direct sur internet, et sera composée d’un contre-la-montre par équipes et d’un critérium. Je partirai demain vendredi soir immédiatement après les cours avec toutes mes affaires pour la gare de Shin-Yokohama et le Shinkansen… L’emploi du temps est très chargé au quotidien !!

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Loic Desriac et Maxime Martin, respectivement 13e et 15e

Voir les résultats complets

Pour ceux que ça intéresse, je conseille de regarder le résumé vidéo de l’épreuve, toujours assez bien réalisé, et qui donne une meilleure idée de la course et de la montée.

2 Comments

  1. Ballet Alexandre

    Salut Tom,

    Toujours agréable à lire tes reportages. Très ravi que tu puisses à nouveau lier découverte culturelle et le monde du sport.

    Je continuerai à te suivre avec plaisirs via ton blog. Bonne chance pour cette saison qui s’annonce très intéressante à lire sur ton blog car quand même bien différente de ce qu’on a l’habitude en Europe.

    A bientôt peut-être

    Alex

  2. devic

    Tom,
    Vous êtes plus que passionnant à nous faire vivre vos courses de l’intérieur.
    Je vous souhaite le meilleur dans votre soif du bien vivre vos passions.
    Et moi de continuer à vous suivre sur Twitter et de lire votre bloc.
    HD

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