GP Gemenci Nagydíj, étape 1 – 4e
GP Gemenci Nagydíj, étape 1 – 4e

GP Gemenci Nagydíj, étape 1 – 4e

A peine descendu d’avion à l’aéroport de Cluj-Napoca, en Roumanie, j’ai rebroussé chemin en direction de l’ouest pour me retrouver à l’autre bout de la Hongrie voisine au terme d’un voyage de huit heures en camion. Je reviendrai plus tard sur mes premiers jours en Europe de l’Est. Car le lendemain, j’allais porter mon premier dossard sur le maillot bleu de Tusnad Cycling, pour une course par étapes élite assez renommée dans la région, le GP Gemenci. L’équipe est composée d’Andrei Nechita, probablement le meilleur coureur roumain actuel, 48e des championnats du monde 2013 (si l’on excepte Serghei Tvetcov, naturalisé en mai 2014), Artem Topchanyuk, ukrainien, professionnel depuis 2008, Abel Kenyeres, hongrois, ancien champion national junior de la même année que moi, Sebestyen Szabolcs, mon compagnon de chambre, dans l’équipe depuis 2011, et Carol Eduard Novak, multiple champion du monde et champion… paralympique.

La course se tient en deux jours et trois étapes, autour de la ville de Szekszárd, au sud de la Hongrie. Le samedi matin nous attendait une étape de 126 kilomètres, avec trois grandes boucles de 30 kilomètres dans la campagne et une petite bosse, et un superbe final au terme d’une courte montée pavée en centre-ville. Ce soir, nous aurons un critérium nocturne d’une soixantaine de kilomètres, et demain, 135 kilomètres un peu plus difficiles avec un circuit final exigeant. En ce qui concerne l’adversité, un niveau assez hétérogène, avec plusieurs équipes continentales, mais également une grosse poignée de coureurs amateurs locaux et d’équipes nationales juniors.

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Je n’ai pas raté beaucoup d’échappées dans la première partie de course

Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre au départ, en terme de parcours, de niveau, de tactique de course. Je fais confiance à mes coéquipiers. Une fois le départ réel lancé, la course par assez vite avec beaucoup d’attaques, mais je me sens parfaitement bien. J’intègre une première échappée avec laquelle je roule cinq ou six kilomètres, puis une seconde qui dure un peu moins longtemps dans la foulée, avant de terminer 3e du premier sprint intermédiaire et ainsi empocher une seconde de bonification. Finalement, tout se regroupe, et pour ne pas subir le vent, nous nous installons en tête de peloton avec l’équipe croate Meridiana, jusqu’à ce que se présente le premier passage au GPM, au kilomètre 40. Je passe 4e au sommet et notre ukrainien Topchanyuk empoche les points. Je m’applique à disputer le sprint intermédiaire suivant et termine 3e à nouveau, ce qui porte mon capital bonus à deux secondes. Mais nous sommes contrés par cinq coureurs, dont mon coéquipier Andrei Nechita. Je reste en chasse-patate un petit kilomètre, puis je me relève. Nous voilà désormais en position défensive

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Notre ukrainien Artem Topchanyuk joue le maillot des grimpeurs

L’équipe italienne est piégée et place quatre coureurs à rouler. Nous sommes encore cinq sur six dans le peloton, réduit à une quarantaine d’unités sous l’effet du vent et du GPM, seul Eduard manque à l’appel. Alors qu’il n’y a rien d’autre à faire qu’attendre que la situation n’évolue pendant une cinquantaine de kilomètres, j’en profite pour descendre à la voiture, rapporter les bidons, observer les coureurs. Après une petite période de moins bien en milieu de course, je me reconcentre et je me sens de nouveau très facile sur la fin. Les italiens mettent en route à une trentaine de kilomètres de l’arrivée, réduisant l’écart sous la minute, mais après une dizaine de kilomètres, ils ne reprennent presque plus rien. De notre côté, nous restons inactifs, en accordant totale confiance à Andrei à l’avant, et Artem et moi nous réservons pour le sprint. Finalement, une autre équipe vient prêter main forte aux italiens et nous revenons à quelques encablures dans les tous derniers kilomètres. Après avoir repris successivement trois des cinq coureurs, l’échappée conservera finalement une poignée de secondes d’avance. Je vire en seconde position du peloton au pied de la bosse d’arrivée et je déboite aux 200m. Un coureur italien me remonte dans les tous derniers mètres, et nous venons échouer dans la roue du second rescapé de l’échappée… Quelques dizaines de mètres derrière Andrei qui remporte l’étape en résistant sur le fil !

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Je termine second du sprint du peloton, sur les talons de l’autre rescapé de l’échappée

Une très bonne entrée en matière donc, d’une part car si j’échoue de peu pour les bonifications à l’arrivée, j’obtiens un petit résultat ; d’autre part parce que nous remportons l’étape, et surtout parce que l’équipe a démontré un comportement exemplaire sur toute la ligne. Je suis également très satisfait de constater que les efforts consentis à l’entraînement portent leurs fruits et que je ne me suis pas trompé dans ma préparation, malgré que le niveau soit abordable. Encore deux étapes, qui représentent autant d’occasions de lever les bras, et surtout, de défendre le maillot jaune de notre leader du week-end !

Mon coéquipier Andrei Nechita résiste et s’empare du premier maillot jaune

4 Comments

  1. HERVE

    je suis admiratif de ce que vous vivez au travers de votre sport favori!
    j’aime lire vos projets, vos envies, vos commentaires…je voyage aussi avec vous, je pédale aussi avec vous (j’aurais tellement aimé avoir votre niveau de vélo).
    très cordialement et bonne course (M…. à vous!)

  2. sisbos

    Merci beaucoup pour le retour, c’est toujours très encourageant ! Je suis content de savoir que je parviens à partager un peu de ce que je vis !

    Je ne trouve pas la coquille cette fois-ci, sachant que l’organisation du texte change sans doute d’un navigateur à l’autre. Mais il reste souvent un paquet d’erreurs, puisque écrire un résumé entre deux étapes n’est pas un exercice facile… Et surtout que je ne me relis jamais !

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