Chatillon-Dijon – Elite Nationale
Chatillon-Dijon – Elite Nationale

Chatillon-Dijon – Elite Nationale

Après une grosse semaine d’entraînement, je venais parfaire ma condition sur la classique Troyes-Dijon, devenue cette année Chatillon-Dijon, même si c’est toujours du village de Chatillon-sur-Seine que le départ était donné ces dernières années. C’est ma seconde participation après l’échec de 2013 : après un début de saison exceptionnel, un coup de bordure dès le premier kilomètre m’avait éjecté de la course en compagnie d’un grand nombre de coureurs, sous des conditions difficiles que je déteste en course. Pas un bon souvenir donc, mais un parcours qui peut me convenir, et qui ressemble un peu à sa voisine semi-professionnelle de dimanche dernier.

Cette année encore, le fort vent annoncé de côté pendant l’essentiel de la traversée vers Dijon concentre l’attention des coureurs et des directeurs sportifs, et tout le monde cherche à se placer dans les trois premières lignes en conséquence, à tel point que l’organisation est totalement dépassée et que les voitures de direction de course se retrouvent noyées au milieu du peloton des coureurs dès le départ fictif. Après un court démarrage de 179 mètres, le peloton s’arrête déjà car l’organisation est… Perdue ! Faut-il tourner à droite ou continuer tout droit ? Après plusieurs minutes d’hésitation, les coureurs s’élancent à droite et tombent nez-à-nez avec la ligne du départ réel, alors que le fictif était censé durer cinq kilomètres.

Après une dizaine de minutes d’attente en maillot court dans la tension du départ sur la ligne, l’épreuve est enfin lancée, face à un vent de face à décorner les bœufs. Je suis très bien placé et plutôt à l’aise dans les premiers kilomètres, profitant du bas-côté pour remonter en première ligne à chaque ouverture. La tension est à son comble et tout le monde se replace sans cesse dans l’attente du fameux virage à droite qui orientera le vent de côté. Celui-ci se fait attendre, et lorsqu’il advient enfin, il s’avère que le vent souffle plutôt de dos que de côté. Toute cette tension du départ pour rien, donc. Quelques grappes de coureurs perdent le contact, mais peuvent recoller sans peine un peu plus loin.

Suite à une trentaine de kilomètres de tension, toute l’équipe se retrouve à l’avant sur le coup du hasard, alors que le vent souffle brusquement de côté. On tente alors un coup de bordure sur quelques kilomètres qui s’avère rapidement vain mais pas du tout ridicule, cependant, qui  me permet de constater que les jambes ne sont pas au rendez-vous aujourd’hui. Mes sensations se dégradent vite et le pédalage est pénible : je n’ai pas évacué toutes les toxines de ma semaine de travail. Heureusement pour moi, pour donner Chatillon-Dijon, le parcours de Troyes-Dijon a été sensiblement aplati et les routes vraisemblablement élargies. Seul le vent me donne parfois quelques frayeurs, car je n’ai pas la force ni la motivation suffisante pour me replacer sans cesse.

troyesdijon

Les choses sérieuses commencent au passage de l’Île-sur-Tisle, aux alentours du kilomètre 80, où le vent étire cette fois très dangereusement le peloton. Placé tout à l’arrière, je peux le voir s’étendre sur plus d’un kilomètre. De temps à autre, je dois lâcher des yeux les fesses du coureur précédent, pour boucher un trou qu’il a laissé ou éviter un coureur à terre, mais sinon, rien ne change pendant plusieurs kilomètres : les yeux vissés par terre, un coup de rein, un coup de roue libre, un écart, un nouveau coup de rein. J’ai déjà abandonné la course depuis longtemps, frustré de devoir me battre avec la moitié de mes forces ; mais j’en ai cependant néanmoins pour pouvoir boucher les trous qu’on me laisse sans trop de problèmes. Nous entrons sur le circuit final peu avant le kilomètre 100, et la course change de visage pour laisser place à un paysage beaucoup plus vallonné. Le peloton explose dans la côte de Villefort, alors que je suis victime d’une crevaison. Je change et remonte plusieurs groupes, mais elle n’est qu’une excuse pour cesser de me battre vainement à forces inégales. La casse de mon dérailleur, quelques kilomètres plus loin, n’y arrange rien et je me retrouve à marcher sur le bord de la route, mon vélo sur le dos… Je préfère que ce genre de joyeusetés m’arrive le jour où je ne suis pas dedans, plutôt qu’à un moment clé, sur une course-objectif.

Je partirai jeudi pour la Bretagne et les deux manches de Coupe de France DN1, premier gros rendez-vous de l’année pour le club, et belle échéance personnelle. C’est pour ce week-end que j’ai prévu ma première période de forme. Je croise les doigts pour que le travail paie et que je me montre au niveau des points. Je pense que c’est possible, mais je connais mes limites. Quoi qu’il en soit, je suis prêt à me battre tout au long de ces deux jours de course au pays du vélo…

2 Comments

  1. Tu n’as pas eu de chance ! pourquoi ton dérailleur a cassé ? Je n’étais pas sur la course car mon épouse était pour une fois souffrante. Mais c’est bien que tu es supporté le départ un peu pagaille (c’est déjà arrivé car le site de départ est pas large). Tu t’es bien battu dans les serres files ! c’est bon signe et prouve un bon mental ! Je pratique le vélo sérieusement depuis 1964 et j’ai commencé à courir en 1971…j’ai jamais arrêté, je cours toujours en vétéran et fait les grandes cyclo sportives. J’ai écrit un livre pour mes 50 ans de vélo qui a sorti mi-septembre 2014. Si je te rencontre sur une course, je te le proposerait…Je suis sûr qu’il te plaira car tu es un garçon sensible. Je te souhaite bon courage au Tour de Bretagne (je ne pourrais hélas pas y être car j’ai une petite opération à subir le 27 avril). Tu vas courir avec mes chouchous de l’Armée mais dorénavant je te suivrais car c’est bien ton initiative

  2. sisbos

    Mon dérailleur arrière avait un défaut, la chaîne sortait parfois de la chape en descendant le petit plateau. Mais de toute façon, les carottes étaient déjà cuites. Ça ne m’a rien coûté d’autre qu’un peu de temps en début de semaine.

    Merci pour votre soutien, au plaisir de vous rencontrer sur une course.

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