Le second week-end de course sonnait déjà les Championnats Rhône-Alpes, qui ont l’habitude de clore ma courte saison de cyclo-cross. Cette année, la programmation hivernale a été largement revue et j’ai choisi de décaler ma période de compétition. De ce fait, je n’étais au départ des championnats qu’avec un seul et unique cyclo-cross dans les jambes mais les automatismes sont très vite revenus, et je ne crois pas que cela m’ait désavantagé.
Je suis le dernier coureur de la première ligne avec le dossard 8. Un certain avantage, mais nous ne sommes qu’une petite quarantaine de conccurents en espoir. La portion de route étant suffisamment longue, je pense qu’avec un départ correct, je peux rentrer sur le circuit dans les toutes premières positions.
Seulement une fois le départ donné, mon levier de vitesse est coincé, chose qui ne m’étais jamais arrivé auparavant. Je mets plusieurs secondes à le décoincer et dois repartir des dernières positions. Cela ne se verra pas car je parviens à remonter très vite pour rentrer sur le circuit dans les dix premiers malgré tout.
Sur le premier tour, je ne commets que peu de fautes, mais je reste sur la défensive et ne trouve l’ouverture pour ne doubler personne. A certains endroits, quelques premiers écarts se creusent. Quelques coureurs étonnamment plus à l’aise me doublent comme Florian Dumourier et Benjamin Chavas mais dans l’ensemble, je remonte plutôt que ne rétrograde. Je termine le tour en 7e position et la conserve un certain temps.
Je me retrouve à la lutte avec Sébastien Roux, puis avec David Lambert. Autour de moi, ce sont des spécialistes. Je ne fais que très peu d’erreurs, je perds seulement une douzaine de secondes pour resserrer ma roue arrière qui s’en allait. Sur les portions techniques je maintiens les écarts, que je comble puis crée ensuite sur les parties physiques, malheureusement plus rares. Je me surprends à être très à l’aise dans la boue, sans doute grâce aux boyaux Rhino d’Elouan Baron que je remercie. Bientôt je remonte jusqu’en 6e position.
Et puis soudain, mon dérailleur arrière cède sous le poids de la boue. Je me rends compte que sur le stress et l’euphorie de la course, je n’ai pas encore changé de vélo. Cette grosse erreur me coûtera très cher puisque je n’ai désormais plus qu’un vélo et si je ne perds pas énormément de temps, je vais devoir composer avec lui seul jusqu’à l’arrivée et cela s’annonce difficile. Trop grand, je commets plus d’erreurs et ne peux pas poursuivre à mon meilleur niveau sur un circuit aussi technique. Mais je m’y habitue et revenu en 8e position, je commence à reprendre du terrain sur Gautier Heraud, puis à même le rejoindre.
Ce que je sentais arriver finit par se produire, et de la même façon, encombré par la boue, le second dérailleur se coince dans les rayons au passage sur la ligne, lorsque la cloche s’agite. Cette fois, je n’ai plus d’autre alternative que de courir pour rejoindre le poste, beaucoup trop éloigné, pour constater bien sûr qu’il n’y a plus nulle par de vélo disponible.
Le bilan aurait pu être excellent, il ne se soldera que par deux pattes de dérailleur et deux dérailleurs. Une grosse déception car j’évoluais à un niveau que je n’ai jamais atteint en cyclo-cross, à fortiori sur un circuit aussi boueux. Bien installé 7e, j’étais entrain de remonter 6e et je m’améliorais à chaque tour. L’an passé, j’avais terminé 18e, même si j’avais aussi connu quelques soucis. Au lieu de cela il ne me reste qu’un gros goût amer d’inachevé et une bonne facture à régler.
Le week-end prochain, je partirai en stage avec l’équipe dans les alpes, mais toujours pas plus de route au programme. Je ne reprendrai le cyclo-cross que le 29, voire le 5 janvier. Mais petit à petit, la préparation routière devrait prendre le dessus, qui devrait dévoiler de meilleures perspectives.