#26 Championnats de France Brécey
#26 Championnats de France Brécey

#26 Championnats de France Brécey

Par ou commencer ? Peut-être par ces milliers de couleurs, de bruits, d’images ; peut-être par l’horloge numérique géante dont le décompte file au-dessus de nos têtes ; peut-être par le sourire de mes petits frères qui me voient pour la première fois sur une course de vélo ou peut-être par Romain qui fait le mongole à côté, Romain qui ne sait pas encore qu’aujourd’hui, c’est sa journée… Faire le con sur la ligne de départ peut-être que c’est ça le truc, faudra que j’essaie. Petite piqûre de rappel à l’énoncée de l’interminable liste des favoris par le speaker. En attendant, je lève la tête et respire à grands poumons, ces centaines d’images dont on ne profite qu’une fois ou deux dans une vie, cette ambiance dont on m’avait tant parlé et que j’avais tant imaginé… Maintenant que j’y suis, mon regard change complètement. On s’imagine toujours la même chose, mais en différent. Par exemple je m’imaginais stressé mais je n’ai jamais été aussi tranquille et posé, je pensais qu’ils allaient tous faire deux mètres avec des cuisses grosses comme ça, mais non, ils sont normaux… Et les minutes filent beaucoup plus vite que ce que j’aurais cru. Je me fais presque même surprendre par le coup de feu du départ, mais je trouve rapidement ma pédale, mon braquet, ma place au sein du peloton qui s’étire déjà.

Encore une fois je suis presque déçu moi qui m’attendais à un départ de cyclo-cross, c’est presque calme et en ce qui me concerne, roue libre dans certaines portions descendantes. L’environnement sonore n’est plus du tout le même : à l’ambiance festive et bruyante de la ligne de départ succède le tonnerre des dérailleurs d’autant plus sonore qu’on est nombreux, puis le volume général s’abaisse enfin un peu, quoique, jusqu’à ce qu’on entende seulement les jantes hautes un peu partout alentour. J’essaie de regarder autour de moi pour voir un peu la réaction des autres mais tout le monde est concentré sur la roue de devant. Alors je fais pareil et je me rends compte que ça frotte beaucoup plus que ça en avait l’air maintenant que j’en suis conscient. J’ai même reculé d’une vingtaine de places sans m’en rendre compte et il n’y a plus grand monde derrière. Je me décale de suite à gauche pour essayer de choper la file qui remonte, bien tenté ; mais la file qui remonte elle est dans l’herbe… Pas envie de prendre ce genre de risque maintenant. Quand la route s’infléchit et que le tonnerre des changements de braquets revient, les jambes commencent à piquer un peu et tout le monde autour est en danseuse. J’arrive à remonter quelques places, mais ici je n’impressionne personne quand je mets un coup de coude pour passer : c’est ce que tout le monde fait. Un coup d’oeil sur l’avant du groupe et j’aperçois déjà un échappé que j’identifie comme étant un normand : compréhensible, mais suicidaire. Pierre André est déjà remonté devant à relayer pour revenir avec quelques pointures qui ont des fourmis dans les jambes. Sur ma droite Jérémy tente de frotter pour se faire sa place mais sans trop de succès. Vincent est concentré et se débrouille pour essayer de remonter sans risque. Je m’en veux de n’avoir pas réussi mieux quand j’aperçois la pancarte d’entrée de Saint Laurent de Cuves et le peloton qui s’étire devant dans les premières pentes. Autour de moi certains isolés commencent déjà à rétrograder. Par sauts de puce j’améliore un peu mon placement, les têtes autour de moi changent, les couleurs se renouvellent. Première décharge de frissons quand on arrive dans la zone de ravitaillement noire de monde. On monte relativement vite sans excès non plus, mais beaucoup qui tentaient de se replacer devant dans les portions descendantes abandonnent lorsque cela demande un peu plus d’effort. Je me retrouve donc dans le premier tiers sans trop de mal, ce qui n’est pas de trop lorsque la route se rétrécit et qu’on tourne à droite en direction de Cuves.
Je m’attendais à une relance plus franche, à ce que ça s’étire suite aux premières attaques devant mais au contraire le rythme ralentit et les places se figent totalement. On a du mal à voir plus loin que la roue arrière qui nous précède. En ce qui me concerne je veille surtout à ne pas me retrouver dans le fossé à droite. Ca manque de tomber plusieurs fois autour de moi, mais je freine toujours à temps pour éviter le pire. C’est le seul moment ou on peu espérer gratter quelques places si on est assez réactif. Portion monotone vue de derrière qui se pimente un peu quand arrive la descente plus raide, puisqu’on ne voit pas les virages tellement il y a de monde sur la route. Quand se termine la descente je vois que ça s’agite devant et que j’ai intérêt à être réactif car l’accélération va bientôt arriver jusqu’à nous. Ca ne manque pas, la première petite bosse se monte à un rythme très rapide et pour la première fois le coeur monte vraiment haut. Même si je suis encore relativement mal placé, le moral est au beau fixe car les jambes sont là. Il ne reste plus qu’à s’en servir à bon escient.
Le vente de face nous rattrappe quand on retrouve les grandes et larges lignes droites. La traversée de Cuves est rapide, puis ça temoprise alors je me replace devant. Je vois maintenant totalement la course de devant, qui tente de s’échapper et qui y a réussi. Un petit groupe est entrain de sortir avec Pierre-André dedans. Tout de suite je remonte en tête pour bloquer et je retrouve Romain, Cédric, Vincent, Jérémy qui m’ont précédé. Rhône Alpes cadenasse tout, il y a du blanc et bleu partout. Guerric nous demande de prendre les roues dès que ça réagit. Les autres comités ne se font pas attendre et je suis surpris par un coureur à gauche. Plusieurs autres gars prennent la roue alors j’y vais aussi. Bien décidé à ne pas prendre de relai, je me retourne et constate que ça ne sortira pas. Je me recale dans les roues et regarde Pierre André et ses compagnons prendre encore un peu de champ. Quand ça réagit encore je laisse ma place à d’autres et retourne faire le spectateur de derrière. Malhereusement, l’échappée de Pierre André ne sera pas très longue. On passe sous la flamme rouge. Ca accélère de nouveau.
Cette fois tout le monde est à bloc dans les roues. Ca monte très très vite. Il y a une foule indénombrable de chaque côté de la route et je me sens complètement oppressé parmi cette marée humaine. Les gens sont tellement nombreux, tellement proche qu’on peut sentir leur odeur, le bruit est tellement assourdissant que conserver les oreilles ouvertes n’est qu’un effort supplémentaire. Je prends mon virage avec une attention particulière, car c’est là que ma course est sensé commencer, dans 4 tours. Je ne sais pas pourquoi, je ne le sens pas, je n’ai pas les nerfs pour attendre deux heures avec les jambes dans un peloton sur les championnats de France, qu’on ne court qu’une fois par an, et même pour la majorité des coureurs, une fois par vie… Le passage sur la ligne ne dure que quelques secondes et une fois celle-ci franchie, silence total ! Plus personne. Le calme est de retour dans le peloton aussi. Evidemment pas pour longtemps puisque quelqu’un tente d’en profiter pour sortir. Dans les roues les accélérations en descente passent comme une lettre à la poste, on ne les ressent presque pas. Ca remonte légèrement, mais la relance est courte et l’acide lactique n’a presque pas le temps de venir qu’on a déjà basculé. Dans la descente je perds encore des places sans comprendre pourquoi, et pour la deuxième fois j’arrive très mal placé à l’entrée de Saint Laurent de Cuves. La gouttière au milieu de la route me pose des problèmes. Quand je vais pour remonter d’un côté, quelqu’un qui rétrograde me bloque la route et je dois freiner pour repartir. Ne pas arriver à remonter en me faufilant finit par m’emmerder vraiment, alors je passe complètement à gauche et remonte d’une accélération longue tout le peloton qui s’étirait cette fois sérieusement, je passe tout le monde par la gauche pour me retrouver en tête de course. Quelques costauds sont devant entrain de tirer le peloton en file indienne sur la droite de la route, parmi eux, Pierre André. J’hésite à m’arrêter à leur hauteur, puis jugeant que si je stoppais mon effort maintenant j’aurais usé des forces pour rien, je continue. Sans couper mon accélération je continue et reviens cette fois sur un petit groupe de deux ou trois coureurs avec quelques mètres d’avance. Là encore je profite de mon élan pour aller de l’avant. L’accélération commence à être vraiment longue et le coeur est presque au plus haut cette fois. Je la tiens bien jusqu’au virage à droite qui marque le rétrécissement de la chaussée, boosté par tout le monde alentour.

A bloc. Je me retrouve malgré moi seul en tête des Championnats de France. Je me retourne, le trou est fait. Un coureur au maillot bleu foncé revient sur moi. Je décide de l’attendre sans trop l’attendre. Quand il me prend le relai je l’identifie, je le connais, c’est Anthony Turgis. Je le croyais beaucoup moins costaud et beaucoup plus petit que ça… Effet boomerang, je paie l’effort de mon attaque comme d’habitude et j’ai beaucoup de mal à passer des relais au rythme qu’il voudrait qu’on prenne. On va très vite sur les faux-plats descendants. J’ai un peu du mal a faire la part des choses à cause de l’intensité de l’effort, je suis conscient d’être en tête des championnats avec Turgis, mais c’est tout, ça ne m’émeut pas. Après avoir sauté un relai ça va mieux, mais trois hommes sont revenus de l’arrière. Je reconnais tout de suite Romain et on s’encourage. Il y a un aquitain et un normand, jamais vu (Lucas Destang et Nicolas Castelot). Je prends mon rythme avec eux et je me rends compte qu’à cinq, ça fait tout de suite beaucoup moins mal aux jambes. Romain prend un long relais là où ça remonte, je me débrouille pour ne pas avoir à me faire péter le caisson lorsque je passe parce que je suis vraiment taquet. La redescente, les deux virages à droite, la traversée de Cuves. Je prends le temps de regarder les coureurs avec moi. En apparence, je suis le seul à avoir autant de mal. Dans un faux-plat montant alors que j’étais à la limite de la rupture, Turgis s’agace, probablement parce que ça ne roule pas assez vite. Dans ma tête, tout est clair : je vais sauter dans pas très longtemps. Ce que j’ai fait est déjà exceptionnel et à ce moment, je considère mon championnat de france comme déjà réussi. Si bien que quand la moto monte à notre hauteur pour nous donner l’écart de 33 secondes, je me dis que c’est dommage que je saute bientôt, puisque l’écart est intéressant. Je me demande d’ailleurs par quel miracle j’ai pu initier une échappée qui aille si loin : ca n’était pas arrivé depuis longtemps. Derrière nous dans la longue ligne droite, il n’y a personne. Lorsque la flamme rouge revient, c’est l’heure, je saute dès que ça commence à monter, avant d’être totalement à bloc. Disons presque que je me laisse décrocher fatalement.
De nouveau ce tonnerre d’encouragements, cette haie de têtes, de jambes et de bras qui bouge dans tous les sens. J’ai le sentiment d’être écrasé, je zigzague, je me sens mal de sauter à un moment pareil. Je roule tête baissée, regardant le sol. Lorsque ça bascule, Je vois Christophe Edaleine qui m’encouarge à revenir avant le virage : c’est vrai, je n’ai presque rien perdu, ils sont toujours juste devant moi ! Je relance, me rassois, passe ce fameux virage avec une cinquantaine de mètres de retard. Dans la montée d’arrivée puis sur la ligne, je passe avec un retard stable de quatre secondes seulement, mais avec un retard de quatres secondes, déjà. Quand la foule s’écarte puis disparait, je ne roule presque plus. Pourtant je n’ai plus mal aux jambes, allez comprendre, peut-être la certitude que je ne reviendrais plus. Maintenant, j’ai quand même le regret de ne pas avoir tenté. Au courant de rien, je prolonge quand même mon effort, tout seul ; je trouve vite le temps long, le rythme lent. Arrivé au niveau de la bosse une nouvelle fois, je ressens la fierté d’avoir fait un tour complet en tête. Derrière moi, je crois voir le peloton. Je croise les doigts pour m’être trompé, qu’il soit le plus loin derrière possible. Soulagement, c’est juste un groupe de quelques coureurs. J’attends, j’attends qu’il reviennent sur moi mais je ne ralentis pas pour autant car je n’ai pas envie qu’ils me reprennent au milieu de la bosse. Antoine Jean me tend un bidon que je refuse, puis me conseille de me relever quand je passe devant lui.
Ils sont trois à me passer en bougeant la tête, un peu à fond ; moi, j’ai bien récupéré de mes efforts. Après tout, pourquoi pas ? Devant ils ne sont qu’à une vingtaine de secondes. Je suis à la fois content et un peu honteux lorsque je me fais reprendre par Guerric. Avec nous deux maillots bleus : celui de l’ile de france à nouveau avec Joseph Verrier, et celui de la réunion avec un coureur que je n’ai jamais vu. Verrier est très motivé et nous encourage à rouler, persuadé qu’on va revenir. Au début, je suis un peu froid, puis je me laisse convaincre. Après tout, j’ai déjà sauté, ma course personnelle est quasiment terminée. Autant se battre jusqu’au bout, et Guerric lui peut très bien espérer rentrer et tenir parfaitement son rang. Je me force alors à passer des relais longs et appuyés, pour Guerric, pour rentrer et à la fois pour passer le temps en quelque sorte, parce que je ne sais plus du tout à quel saint me vouer. Je trouve que l’allure est moins rapide dans ce groupe, mais c’est juste que je suis beaucoup mieux, puisque la moto nous annonce qu’on grapille quelques secondes sur le groupe de devant. Lorsqu’on retrouve la grande route et le vent de face, c’est tout de suite plus dur. Non pas qu’on aille moins vite, car on n’est plus qu’à huit petites secondes de l’échappée… Simplement parce que pour la première fois dans la ligne droite, j’aperçois le peloton derrière nous, et quand je me retourne encore, il semble dangereusement plus proche. La fatigue de l’échappée l’emporte sur la perspective enthousiaste du retour sur l’échappée. Je suis presque content, soulagé, libéré qu’on se fasse reprendre. Après une tentative vaine d’auto persuasion, je me rends à l’évidence et me laisse même décrocher sur la fin. Le retour sur terre est brutal. J’avais oublié une chose : si c’est revenu sur nous, c’est que ça roule encore plus vite derrière.

Le choc est violent, moi qui avais gardé en tête l’image d’un peloton frais, calme, organisé et compact, qui pensais que j’allais retrouver la facilité que j’avais avant mon attaque, je retrouve une atmosphère totalement différente est des sensations radicalement opposées. Plutôt que de maîtriser mon placement, mes tarjectoires, mon énergie comme avant ; maintenant je subis les changements de rythme, les vagues, les coups d’épaules, les attaques. Alors qu’il y a deux tours de ça, le peloton était compact et les attaques franches et violentes, actuellement c’est le bronx, il y en a de partout, des vagues dans tous les sens, et les attaques se font par petits paquets d’inconscients qui forcent pour que l’élastique casse derrière eux. Et derrière eux, c’est moi. La douleur n’est plus du tout la même ; maintenant elle est permanente et vient d’un peu partout, quelle que soit la portion de parcours. Dans la montée de la flamme rouge, je rétrograde dangereusement. je m’interdis de lâcher les roues, quand même. Tout de suite au basculement je relance et remonte baeucoup de places en prenant le virage à l’intérieur. Je relance très fort, puis perds à nouveau quelques places, puis beaucoup dans la montée vers la ligne… Jusqu’à me retrouver avec quelques mètres de retard dans la roue d’un normand qui a laissé un petit trou qui petit à petit, en devient un grand.
Nouvelle accélération pour conserver les roues, surtout dans la descente où les gars devant moi n’ont pas à pédaler. A peine replacé dans les roues ça remonte déjà. Avec une poignée de coureurs, on rétrograde ensemble. Je finis par me rendre compte que ce sont le martiniquais, Verrier, et Guerric. Ca me rassure. Je lâche à Guerric “J’vais sauter…” Il me répond “Non, tu vas t’arracher et tu vas tenir”. C’est ce qui se passe. Maintenant j’appréhende la bosse qui arrive à grande vitesse. Opération replacement en urgence, avant que la pente ne s’incline à nouveau. Je suis à nouveau surpris : quand je me faufile, plus aucune résistance. On dirait quele placement n’est plus le souci premier des autres coureurs non plus. Les moins forts sont devant, les plus forts derrière. Je fais un effort pour rester à droite, en vue du bidon que j’ai refusé il y a 15 bornes et qui me tente bien maintenant. Plus lucide, je monte tout simplement toute la bosse avec mon bidon vide dans une main, alors que je suis taquet. Avant de me rendre compte que la zone où on doit lancer les bidons est après celle où on doit les prendre. Il faut donc que je force encore une centaine de mètres. Arrivée à une portée raisonnable je lance mon bidon de toutes mes forces pour qu’il atteigne la zone verte tout seul, parce que moi je suis près de sauter… Mais encore une fois, tout rentre dans l’ordre grâce au virage et au rétrécissement quelques mètres plus loin.
Pendant un bon bout de temps, le refrain reste le même. Toujours aussi mal dans les roues, mais toujours là sans trop de réels problèmes. Félix m’apprend que Jérémy est tombé : il y a pire que moi. Mais petit à petit les sensations s’améliorent et je me remets dans la course en vue de l’arrivée. Je n’ai même plus en tête d’attaquer ni quoi que ce soit, juste de faire mon sprint en limitant au maximum les dégats. D’ailleurs c’était mon boulot à l’origine. De toute façon je ne sais pas si devant, l’échappée est toujours la même, la “mienne” j’aurais presque envie de dire, ou bien si elle a changé, ou bien simplement s’il y en a une et finalement je n’y accorde pas vraiment d’importance. Le tout étant qu’il y ait le maximum de rhonalpins avec. Mais un autre problème se pose bientôt : j’ai soif… Mais il n’y a personne au dernier tour dans la zone de ravitaillement (ce que j’apprends à mes dépends…) Donc maintenant, mission replacement et quête de bidons. Mais tous les rhônalpins sont devant et la chaussée est trop étroite pour remonter. Rien à faire pour le moment.
On retrouve la grande route pour le dernier retour, les cinq derniers kilomètres. Là, la route plus large, il y a des vagues de partout. C’est même très limite parfois. Ca remonte à droite, à gauche, dans les graviers ou dans le fossé. Je remonte à la hauteur de Vincent qui me donne son bidon pour l’arrivée que je finis immédiatement. Mal placé à un peu plus d’un kilomètre, je décide de remonter carrément dans le fossé puisque je n’ai plus rien à perdre. Au moins c’est efficace : je suis devant en un instant. Déjà la flamme rouge. Je me rapelle que mon devoir était de faire le sprint. Dans l’état où je suis, plus question de viser une place parmi les tous meilleurs, ca n’a donc plus trop d’intéret. Quand je vois Antony à côté de moi, je me décide à essayer de l’emmener, qu’au moins je serve à quelque chose. Je me mets devant et roule de plus en plus fort. Et déjà Antony débiote à 800m de l’arrivée ! Mon travail terminé, je me relève complètement en tentant de ne afire tomber personne, puisque je suis au milieu de la route. Je reste un instant, comme ça, à regarder le peloton s’éloigner. Puis comme je ne suis pas le seul à le faire, je me décide quand même à essayer de ne pas finir dernier du groupe. Alors, Je me remets debout et je finis plus ou moins à fond en slalomant entre les coureurs. Sans trop regarder la route, mais plutôt en essayant d’écouter le speaker qui récite le classement. Des frissons quand j’entends la 5e place de Romain.
Par où finir ? Peut-être par la déception de ne pas avoir tenu dans l’échappée, peut-être par la satisfaction d’avior fait la course devant, peut-être par les milliers de souvenirs que je retiendrai de ces deux jours parfaits. Peut-être par la phrase un peu décalée de mon frère juste après l’arrivée : “C’est pas grave, l’important c’est de participer”.