Voilà la seconde date du calendrier du Challenge National junior. Le Tour de la communauté de communes du Pays d’Olliergues, que je connais bien pour y avoir participé l’an passé, et sur lequel je n’avais pas tellement brillé. Une course très particulière, ni montagneuse ni à proprement parler vallonnée, toujours abondamment arrosée soit par une grosse pluie d’orage soit par un brouillard d’encre comme l’an passé au point de ne pas apercevoir le virage suivant dans les descentes. Cette année, le niveau est d’un cran supérieur puisque la course, cette fois, se court par équipe de comités régionaux, sous le format classique d’un challenge national, c’est à dire avec un contre-la-montre le samedi après-midi et une course en ligne dans la journée du dimanche. Mais là encore, le TPO fait figure d’exception puisque le contre-la-montre, d’ailleurs identique à celui de l’an passé, est particulièrement long puisqu’il développe plus de 18 kilomètres, et particulièrement difficile, puisque le point d’arrivée se situe 300 mètres au dessus du point de départ.
Voilà pourquoi, dans une forme approximative, je ne suis pas très confiant au départ du TPO cette année. Au mois de mai, comme tous les ans, j’ai une période plus creuse pendant laquelle j’ai du mal à faire des résultats, parce que le corps commence à fatiguer de s’être entraîné dur depuis décembre et d’avoir accumulé les courses, mais aussi parce qu’il est très difficile d’enchaîner mentalement toutes ces courses de haut niveau en gardant toujours la même force mentale. Le mental qui sera ce week-end encore un élément terriblement déterminant, puisque non satisfaits d’un contre-la-montre de titan la veille, les organisateurs ont tracé pour ce dimanche un difficile parcours de 136km, sans répit, qu’on va courir sous des conditions particulièrement mauvaises…
Je ne le cache pas, dès le samedi matin, j’ai déjà la tête à la journée du dimanche, puisque un contre-la-montre aussi difficile dans une période où je ne suis pas au top de ma forme constitue pour moi une épreuve carrément infranchissable. Je me mets bien sur dans les meilleures conditions pour prendre le départ, avec un échauffement minuté, et une bonne connaissance du parcours et de mes sensations, mais voilà, je sais déjà que je ne saurai pas tenir à 100% pendant une demi-heure sur un parcours aussi difficile, ni physiquement, ni mentalement pour jouer une place dans le top 50. J’aime gagner des courses, pas me battre pour terminer dans la première moitié du classement.

Je prends donc un départ prudent. Dans la voiture, je suis suivi par les parents de Thomas Bouvet ainsi que par David Vincent, qui est toujours de très bon conseil, et qui me guide tout au long du contre-la-montre. Je tente de me fixer sur mon cardio à ce que j’identifie comme étant mon seuil, à 180-182 pulsations, c’est à dire une fréquence assez élevée, signe que je suis plutôt frais. Dans un premier temps, je ne m’en rends pas trop compte, mais par la suite, je découvre que j’ai d’étonnantes sensations, je suis bien plus performant que ce que j’avais imaginé. A partir de la mi-parcours, je décide donc d’augmenter le rythme très progressivement pour me tester et voir comment le corps réagit. Bientôt, j’aperçois la voiture du coureur qui me précède, puis le coureur lui-même. Je le rattrape dans les trois derniers kilomètres, dans une partie plus difficile et plus régulière que les autres. Je termine assez fort, et passe la ligne avec les forces qu’il me reste, en 33’38”. 76e place finale. Je n’ai pas à être déçu, ni content, je m’en fiche carrément. Je ne suis pas bon en contre-la-montre, et ce que je veux, c’est faire beaucoup mieux demain.
