#18 2/3/J Tour d’Issoire et ses côteaux étape 1
#18 2/3/J Tour d’Issoire et ses côteaux étape 1

#18 2/3/J Tour d’Issoire et ses côteaux étape 1

Ce week-end, je retrouve l’équipe junior avec grand plaisir, à l’exception de Rémy puisque les équipes sont composées de 5 coureurs seulement, sur le Tour de la ville d’Issoire et ses côteaux. Non prévue au programme initialement, cette course remplace le Tour du Bassin Minier Montagne, qui n’a pas pu se courir cette année faute de financements. Une course en 2 au format classique avec une étape en ligne roulante le  samedi, un contre-la-montre matinal le dimanche et une course de côte l’après-midi. En ce qui me concerne, cette course est une belle occasion de retrouver la confiance. A une semaine d’Olliergues, je traverse une période difficile, et je ne m’attends déjà plus à un miracle sur une course qui s’annonce très longue, difficile, montagneuse et humide…
Aujourd’hui, le départ est donné de la petite ville d’Usson perchée sur son pic rocheux, en descente ; pour rejoindre trois premières grandes boucles, puis après 90km de course, le circuit final autour du Chauffour. Pas de grosse difficulté, de petites côtes surtout bien exposées au vent.
Je suis persuadé que le général peut se jouer rapidement, auquel cas il faut faire le forcing pour ne pas rater la première échappée fleuve qui a des chances de se former. Après un départ nerveux, les premières tentatives se forment, mais pas encore suffisamment sérieuses pour s’en inquiéter. J’attends surtout le premier point chaud, qui sera âprement discuté, et auquel j’assiste avec un peu de recul. A partir de ce moment, les attaques s’enchaînent, auquel j’essaie de prendre part le plus souvent possible. Je ne suis pas très bien, rapidement à fond. Je suis bientôt obligé de choisir mes coups puis de demander un peu d’aide auprès des autres jaunes, et ainsi au bout du compte, c’est Paul, incontestablement plus frais et plus lucide qui intégrera la première échappée sérieuse de cette étape.

Pour nous, c’est une bonne situation, on a un de nos meilleurs éléments à l’avant. Bien sur, il est esseulé dans un groupe de 6 ou 7 mais avec 5 coureurs au départ, on ne peut pas espérer être en surnombre dans tous les coups. On fait le boulot pour Paul derrière, tout en continuant à prendre des coups, au cas où un contre parvienne à rentrer. Dans le seul petit col de la journée Paul récolte tous les points du meilleur grimpeur et derrière le groupe qu’on aperçoit toujours 200 mètres plus loin, on se tient tous prêts à réagir. Je fais l’erreur de tenter de boucher le trou seul sur le sommet, je me suis très largement surestimé et je dois même me relever. A cause de cette erreur, j’aborde une descente humide et ombragée assez mal placé, et je dois passer une petite dizaine de kilomètres à tenter de revenir à l’avant d’un peloton qui roule toujours tambour battant. Il faut parfois flirter avec le fossé ou les murs de certaines maisons qui dépassent un peu. Je ne suis pas non plus aidé par mes sensations. Alors qu’on aborde une seconde petite côte assez difficile, le groupe est repris et tout est à refaire, et de nouveau, les attaques s’enchaînent, à mon grand désespoir.
Je me rends à l’évidence, les sensations ne sont pas là du tout. Il faut pourtant se remettre à prendre les coups, ne pas lâcher le déroulement d’une course qui pourrait basculer d’un moment à l’autre. Je traverse une longue période de galère, toujours placé quand même car dès que je perds 30 places, je mets autant de kilomètres à les remonter. On tente bien deux ou trois manœuvres avec les collègues mais sans trop de conviction, sans pour autant rater un coup. A ce train là, je m’épuise encore plus. Puis, quelques kilomètres avant l’entrée sur le circuit final, un groupe s’en va avec un peu moins de réaction que d’habitude côté peloton, et Romain de nôtre côté réagit heureusement du tac au tac dès qu’il sent que ce coup s’en va, il bouche tout de suite le trou sans laisser à personne le soin de prendre sa roue. En quelques temps, le groupe s’en va, trop loin pour rester dans notre champ de vision mais pas encore assez pour qu’on ne l’aperçoive pas par moments, surtout lorsqu’on rentre sur le circuit final.
Ce groupe s’entend bien et avec Romain à l’avant, c’est sur le classement général qu’on prend surtout une option en lui laissant prendre du champ. Le leader est clairement défini maintenant. Nous restons placés malgré tout surtout à l’entrée du circuit, car c’est toujours sur le circuit final que la course a tendance à se décanter. On rentre dans le vif du sujet tout de suite par le long faux-plat voire la bosse vent de face qui mène à l’arrivée. L’échappée est toujours visible à ce moment là sur notre droite, à l’autre bout d’un grand champ : elle a déjà passé la ligne et possède une petite trentaine de secondes d’avance. Derrière, comme depuis le début de la course, on trouve toujours quelqu’un pour relancer.


Le tour suivant, le junior Lucas Prissat de l’EC Clermont Ferrand place une attaque sur la fin de la bosse et je prends sa roue, sans hésiter à le relayer puisque nous ne sommes que deux, et que sous l’impulsion de nombreux coureurs qui n’ont pas abdiqué, l’écart s’est encore un peu réduit. Entre nous et l’échappée, navigue encore un groupe de 7-8 coureurs, sur lequel on revient difficilement. Une quinzaine de secondes nous sépare alors à la fois du peloton, et du groupe à l’avant. On peut rentrer. Je commence à relayer, et peu de temps après, je réalise que nous sommes un roannais de plus à l’avant : Paul a fait la jonction à l’arrière du groupe. La situation est entrain de pencher en notre faveur. Malheureusement dans la bosse suivante, après un petit temps mort, le peloton recolle en queue de groupe, et d’autres coureurs relancent la course. Paul se glisse à l’avant avec eux et quelques uns parviennent à rejoindre le groupe de tête qui lui, au contraire, perd quelques éléments. Moi, je n’ai plus suffisamment de jus pour faire le saut de puce, et je n’en ai pas non plus suffisamment la conviction. La sonne cloche lors du passage sur la ligne : plus que 5 kilomètres à couvrir.


Je n’ai alors plus d’intérêt à frotter pour aller faire le sprint : On joue la 10e place et l’enjeu n’est pas assez gros. Je tente alors de sortir sur le final pour créer un petit écart, en placant une attaque franche dès le pied de la bosse finale. L’écart se creuse un peu, pas suffisamment pour le moment. Je ne me retourne pas, de toute façon une fois repris, je n’aurai plus rien à faire. Je ne creuse même plus du tout. Je bute face au vent de face, j’ai beaucoup de mal à emmener le grand plateau. Avant même la bascule, au panneau des 500m, le peloton compact me reprend et m’avale sans sentiment. Je n’ai plus alors qu’à gérer pour rester dans le même temps que tous les coureurs. Je termine en queue de peloton.


Loin devant, Romain échoue d’une demi-roue face à Landry Mezange. Il termine donc second après avoir été carrément poussé par Florent Pereira de Cournon. Samuel qui s’est glissé dans l’échappée termine avant dernier du groupe, devant Paul qui s’est sacrifié.