#10 J “Nationale” de Romans
#10 J “Nationale” de Romans

#10 J “Nationale” de Romans

Après une coupure de 5 jours et quelques jours de remise à niveau sur les routes de Bretagne, les courses reprennent dans la drome ce week-end, sur une pseudo-nationale junior de deux demi étapes.

Contre-la-montre
Pizançon – Bourg de Péage, 7km
J’ai le plaisir de prendre le départ de ce contre-la-montre sur un vélo spécifique parfaitement à ma mesure, et même si je ne monte dessus qu’un quart d’heure avant mon départ je me sens parfaitement à l’aise.
Je pars prudemment dans l’optique de tenir sur 7km à fond, avec le moins possible d’a-coups. Je me cale tout de suite sur les prolongateurs et je ne bouge plus. Les premiers tours de pédale sont très douloureux, l’échauffement a peut-être été un peu maigre. Mais dans les premières portions droites je roule vite sans trop en faire, puisque une petite bosse se profile. Je fais une grosse erreur de gestion : je la passe à bloc du pied jusqu’au basculement, sans pour autant aller très vite puisque la pente est irrégulière et ma maîtrise des braquets un peu sommaire… Ca ne bascule pas, impossible de reprendre mon souffle. Si la position coulait de source au départ, maintenant que je suis au bord de l’asphyxie je peine à la maintenir, ma cage thoracique réclame plus d’espace. Pour toutes ces raisons je ne relance pas au sommet et perds beaucoup de temps jusqu’à retrouver la portion large et descendante.
A partir de là les sensations reviennent logiquement, mais je sais que j’ai perdu de précieuses secondes. Je ne réfléchis plus et envoie la sauce, la vitesse est impressionnante, j’ai le réflexe de freiner à chaque courbe. Je passe la ligne avec des regrets, mais avec le premier temps provisoire… Jusqu’à ce que Pontal fasse mieux juste derrière, tout comme beaucoup d’autres ensuite.
16e au final à seulement 16 secondes du vainqueur et 5 du top 10. Je suis persuadé d’avoir bêtement perdu au moins une dizaine de secondes en haut, je ne peux m’en prendre qu’à moi. C’est dommage. Pour autant les sensations semblent présentes peut-être au delà des vraies espérances après la coupure. Je suis confiant et motivé pour l’après midi…

Course en ligne
Romans sur Isère – Bathernay, 84km
Le parcours est difficile. 5 ascensions d’un peu plus d’1km suivies de faux plats très montants.. Puis on bifurque pour aller chercher un mur de sadique un peu plus au nord.
Je suis convaincu que ça ne sortira pas facilement aujourd’hui. Je connais Joshua et Romain par coeur : Joshua leader, Romain va se dépouiller pour qu’il conserve son bien… Ce que je sais quasiment impossible, car son Dauphin est un certain Latour qui lui non plus n’hésitera pas à rouler quand il faudra, même quand il ne faudra pas.
Le fictif est original : sur une autoroute. Et les premières attaques surviennent rapidement, sans qu’on ne s’en inquiète trop, puisque la première ascension approche. Effectivement, ce qu’il en reste sera avalé dans la bosse pourtant montée tranquillement. Sur cette première ascension je me sens tout à fait à l’aise et le coeur répond. Je m’offre une descente dans la roue de Joshua qui se fait plaisir et qui étire tout le monde. En bas un petit groupe se forme et prend quelques longueurs, mais très logiquement se fait reprendre. Je continue à faire de la patinette et pour le moment tout se déroule comme prévu. Valentin Jury et Loic Suchet s’échappent quelques kilomètres avant la bosse, et cette fois Pierre Latour attaque du pied. Je ne peux pas dire qu’il me surprenne, et je suis bien placé en 7-8e position. Je me connais, je ne cherche pas à remonter et ça a cassé derrière moi. Ca a aussi cassé devant mais je n’y peux rien, je suis tout à fait à ma place et celle-ci me convient. Devant, un groupe avec les 5 les plus costauds s’est formé. Latour, Todeschini, Anizan, Guillaume et Dupras. Derrière, ce sont les autres, le second rideau avec les Faussurier, Clerjon, Brun, Bednarski, Peters, Pontal, Rolland, Mezange, et moi. Grâce au travail de Roanne ça se regroupe. La course prend un autre visage dans la descente : le maillot jaune descend trop vite pour Pierre André qui est poussé à la faute dans une épeingle ! Pierre André est debout, groggy ; mais surtout Joshua est sorti en solitaire alors qu’il reste deux tours à couvrir. Romain le couvre logiquement et derrière, c’est rideau. Il disparaît carrément de notre champ de vision. Vincent tente de sortir, je place alors ma première attaque dès qu’il se fait reprendre. Sur une route très large, dans une petite montée, comme je les aime. Ca ne suffit pas pour faire la différence et je me fais contrer par Pontal, puis par Lachanelle qui le rejoint. J’attaque alors une seconde fois qui sera la bonne. Je vire sur la petite route à à peine 5 secondes de deux en contre, tout seul. Je me rapproche à même pas 20 mètres, mais je suis incapable de faire la jonction. Je crie de tous mes poumons pour qu’ils m’attendent mais ils choisissent de redoubler le rythme pour que je ne rentre pas. Je décide donc de me relever, très déçu. Romain Garnier sorti après moi me reprend et à deux, on commence à inverser la tendance, même si c’est plutôt lui qui me tire, je ne peux pas. La 4e ascension se profile et on est de retour à cinq ou six secondes. Au pied on se met d’accord pour ne pas l’entamer trop vite mais j’ai peur que ça soit déjà bien assez pour moi. Au bout de 200 ou 300m je suis dans le rouge et je saute. Je me retourne, j’aperçois Antoine Jean qui nous suit, alors je me remets debout et je recolle. Devant on a les deux à une portée de fusil et Jérémy craque de la roue de Pontal. En voilà un de récupéré. On nous annonce 1’40” d’avance, alors que Joshua n’est plus très loin devant. Mais je ne parviendrai pas à tenir jusqu’au sommet. Juste au moment où notre petit groupe reprend l’ardéchois, je dois les laisser filer. Malheureusement, ça ne bascule que dans 4 ou 5 kilomètres. Je me relève et je me fais reprendre par Vincent Clerjon en contre. Sans conviction, on se fait reprendre par le peloton après la descente, et après un tour en échappée. Je suis de plus en plus mal et dès le pied de la dernière montée, je saute. Pierre Latour fait tout sauter pour rentrer sur le maillot jaune. Nous voilà lâchés. Je déteste, mais je ne suis pas capable de faire mieux. Ma course est terminée, on arrive à 3 minutes du peloton qui est revenu sur l’échappée. On reprend même Joshua dans le final !
Bilan très mitigé. Comme d’habitude ! Mais que pouvais-je faire ? Je reviens de coupure, et je dois aller chercher une sélection pour une course de punchers, sur une course de grimpeurs. Le prochain rendez-vous devrait être Olliergues, mais le parcours sera encore et toujours trop difficile pour moi. Je n’arrive plus à faire de résultats, je ne suis plus au niveau. Je ne sais pas quoi faire, à part attendre. J’ai encore du mal à croire que ça me sourira.