Circuit des 4 Cantons – Elite Nationale
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L’équipe au complet se rendait ce samedi sur le Circuit des 4 Cantons à Moulins, dans l’allier, pour une course en ligne de 165km, conclue par trois tours d’un circuit rural de 6km. Le parcours mettant à l’honneur la plaine de l’Allier, il ne consistait qu’en une alternance de bouts droits rectilignes et de routes de campagnes mauvaises et sinueuses, parfois ponctuées de la traversée d’un village.

Fort de l’expérience de l’année passée, je sais que ce genre de course peut être à ma mesure si je suis en forme, et que j’ai la confiance de l’équipe. Ce n’est le cas ni de l’un, ni de l’autre. Par conséquent, je me résous volontiers à une course offensive, pour espérer participer à et profiter de l’excellente dynamique actuelle du groupe.

Mais je ne suis pas le seul à avoir cette idée. Dès le départ fictif déjà, cela s’énerve et cela chute. Lors de la première demi-heure de course sur des portions de route très étroites, conserver ma place dans les 30 premiers du peloton, sans parler de tenter de remonter à l’avant prendre les coups, nécessite déjà une implication mentale de tous les instants. Il faut sans arrêt anticiper le parcours, s’adapter au vent, se faufiler à la moindre ouverture pour simplement pouvoir espérer conserver sa place. J’aperçois seulement la tête de course lorsque la route tourne un peu, même si je ne suis qu’à quelques places derrière. Les autres chambériens sont déjà devant moi, ou autour de moi, et certains comme Pierre ou Maxime déjà même dans les coups. Ce n’est que lorsque la route s’élargit que je peux les rejoindre. Malheureusement, je ne suis pas le seul à pouvoir remonter. Je me jette dans les coups, mais l’allure est affolante, je ne suis pas capable de tenir longtemps à l’attaque. Pour le moment, le peloton roule trop vite pour qu’une échappée ne se forme.

C’est pourtant le cas un peu plus loin, un premier groupe se porte à l’avant avec Pierre. Ils sont 5, je les aperçois au loin à la faveur des grandes lignes droites dégagées. En position défensive désormais, je me concentre à rester placer autour des autres Chambériens comme d’habitude présents en nombre. Je ne crains pas le vent, même si le peloton s’étire parfois.Les principales équipes étant représentées à l’avant, je prévois que la course ne se déclenchera à nouveau que dans la portion la plus sinueuse et escarpée.

Lorsque l’on bifurque sur la droite, avec tout le reste de l’équipe, je suis placé. Je vais connaître pendant quelques kilomètres une période performante, que je m’applique à transformer en effets. Toujours en position défensive, je n’ai pas le droit de déclencher les coups mais peux profiter de ce temps d’avance permis par Pierre à l’avant. Plus percutants que moi, ce sont dans un premier temps Adrien qui piste l’offensive tranchante d’Anthony Maldonado, puis Benjamin et Maxime ensuite qui sont les plus opportunistes, et qui en fin de compte, parviennent à revenir à l’avant pour former une échappée conséquente. Quant à moi, j’ai toujours ce temps de retard, ce manque de réalisme qui me condamne à me sacrifier dans une vaine contre-attaque à deux, avec un coureur du Team Pro Immo. Lorsque je suis repris, ma période de grace se termine et je me retrouve à me battre dans le ventre mou du peloton, désormais mené à vive allure par le Guidon Chalettois piégé.

Alors que je traînais ma misère dans le dernier tiers du peloton, une chute se produit devant moi, en pleine ligne droite dans une partie couverte, que je ne peux éviter. Sur l’instant, je m’applique à piloter le vélo sur la roue avant avec les freins pour éviter de venir m’empaler tout de suite sur les autres. A la fin, alors que je suis presque arrêté, suspendu en l’air, les coureurs qui me suivent me percutent sur les côtés, je me retrouve à terre. Sauvé par de bons réflexes, mon vélo est épargné de peu. Je n’en ai pas la certitude sur le moment mais je n’ai d’autre choix que d’en prendre le pari et de m’en saisir le plus rapidement possible pour tenter de poursuivre le peloton qui s’en va au loin, qui n’attend personne. En pleine phase difficile, cette chute manque de déjà marquer ma rupture. De retour dans de grandes parties dégagées, il s’en faut de peu pour que je ne perde définitivement le contact avec mon groupe, qui rentre in extremis quelques kilomètres plus loin. L’affaire n’est pas encore sauvée, puisque à chaque remontée, je suis de nouveau à me battre dans les dernières positions. Je ne vois plus de moyen d’inverser la tendance avant l’arrivée. Le bon sens voudrait que je me replace pour éviter la cassure que je sais imminente mais je suis épuisé, il faut que je souffle. Bientôt, une nouvelle partie dégagée, le peloton qui s’étire et s’il me reste des forces, je suis piégé par la cassure d’un coureur moins lucide. Enfermé par l’éventail, je ne peux pas boucher l’écart sur l’instant. Au bluff, je laisse le trou se creuser et j’attends le moment opportun : lorsque la voiture des comissaires nous double, je prends son sillage au sprint et je parviens à revenir à moins de cinquante mètres de la queue du peloton. Mais je n’ai pas le punch qu’il me faudrait avoir pour combler les derniers mètres, ni l’énergie pour me battre dans les voitures.

Si je pouvais nuancer le week-end précédent en demi-teinte, il est difficile cette fois-ci de se trouver des excuses. Je suis obligé de tirer la sonnette d’alarme. Le week-end prochain, ce sera déjà la deuxième coupe de france qu’il faudra enchaîner avec, la veille, la classique Châteauroux-Limoges. Je n’ai pas d’autre choix que de m’y présenter en condition et le challenge s’annonce compliqué. L’idée était de ne pas s’affoler et de monter progressivement en forme, mais la forme n’arrive pas. Il va certainement falloir remettre des choses en question.

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